mardi 23 février 2010

Bonjour, comment allez-vous ?

13:13.

Cette mini-fièvre, combinée à la grippe et au mal de gorge, me procure une sensation d'engourdissement, comme si j'évoluais dans un brouillard bien dense.



Mes yeux sont assez brillants et évitent tout contact prolongé avec une lumière trop vive.
Étrangement, tout cela me donne l'impression que mes sensations se sont exacerbées, que ce soit par le toucher, l'ouïe...

J'ai froid. J'ai chaud.

Je ressens tous mes os.

Les yeux dans le vague, errant parmi les rayonnages de la BU, je mâchouille mon chewing-gum menthe d'un air absent.

J'aurais rêvé avoir un chat, là, sur mes jambes.
Et tant pis pour l'allergie, la sensation d'avoir un petit être ronronnant et affectueux sur les genoux remontrait le moral de n'importe qui.

Je l'aurais emmené dans l'amphi et nous aurions dormi tous les deux.

J'aurais bien aimé avoir quelqu'un à serrer dans mes bras, là, tout de suite.

13:33.

Mes yeux se ferment volontiers de leur propre chef. Je pense que mon classeur fera un excellent oreiller tout à l'heure, histoire de me regen quelques minutes. 

Des murmures se font entendre dans les alentours, quelques groupes de travail, quelques bavards ou bavardes.

Mes mains se reposent sur le clavier Dell noir et je peux ressentir les faibles vibrations de l'ordinateur de même marque, juste à gauche.

Il est bientôt - 1/4, je vais donc me déconnecter, effacer mes traces 3 fois de suite pour être vraiment sûre, et partir d'un air guilleret vers l'amphi over climatisé qui nous attend.

Au revoir lecteur, porte toi bien et passe une bonne journée.

vendredi 19 février 2010

Vale. Vamos.

C'est tellement facile de jouer, de faire croire, de piéger, de tromper. 
Mirage illusoire. 
De quelle couleur sera-t-il cette fois, comment sera sa mimique ?
Orange. Sourire.
Mauve. Indifférence.

La question qui se pose est: 
Combien de masques peut-on porter à la fois avant que les ficelles ne finissent par lâcher ?

Parole. Reste donc un moment dans ma bouche. Laisse ma langue te tourner autour, te tâter et t'analyser avant que tu ne sortes.

Ecriture. Laisse moi donc te peser, t'évaluer avant de t'écrire. Sois légère et élastique, transforme toi en ce que je veux que tu sois, nage sur les courbes de mon masque.
Ils tombent tous dans le panneau, sans exception.
Mais pas les masques.

Je pourrais être l'experte du politiquement correct. Les mots sont si faciles à trouver, ceux que les autres veulent entendre, ceux qu'ils s'attendent à entendre.

En vérité, je pourrais réussir à trouver ma place dans la société si je gardais ces mêmes masques. Je pourrais oui.

Mais un masque permanent s'appelle hypocrisie, et ça... Je n'en veux pas.

Etrange sentiment de savoir qu'au fond, on sait exactement ce qu'il faudrait changer en nous, que ce soit physiquement ou mentalement, pour réussir à rentrer dans le moule.
Etrange sentiment de savoir qu'on pourrait le faire.

Heureux sentiment que de savoir qu'on ne le fera jamais et qu'on emmerde le monde.


" - Et sans lunettes, on peut te voir ?
- Euh, ouais s'tu veux.
- ...
- Ah mais tu pourrais être trop jolie en fait !
- Comment tu dis ça toi ça fait genre elle est moche là
- M'en fous j'assume pleinement
- Nan mais sérieux, pourquoi tu changes pas, tu pourrais être bien !
- Pourquoi faire ?
- ... "

Hein ? Pourquoi faire ?

Ce ne serait qu'un autre masque au final.

L'As et le Fou. Le Fou du Roi est-il vraiment fou ? Joker. 

 L'As est peut-être un Assassin, personne ne le saurait au fond.

Mais l'As de Coeur est un imbécile. Lui il tremble et ne joue pas. Il est Fou. 

Le Roi et ses paires ont enfermé la Reine. A bord d'un bateau de plomb.


En fait, je vais utiliser ces masques de plus en plus.

Ne serait-ce que pour rassurer mes proches, ne serait-ce que pour garder le change, ne serait-ce que pour garder la tête froide et ne pas paniquer.

Ne serait-ce que pour garder mon emprise sur mes sentiments, ne serait-ce que pour effacer ce qui n'a pas lieu d'être, ne serait-ce que pour ne pas sombrer.


Mais il y a un rôle... Un rôle en particulier, que je n'ai aucun mal à interpréter.
Sans masque.
Mais si ce dernier devait avoir une couleur, il serait blanc. J'ignore quelle serait sa mimique, il y en a tant qui conviendraient.
La Folie.

Un sourire en coin. 
Des yeux fixes. 
Des paroles d'apparence creuses mais qui ne veulent rien dire. 
Comme cette phrase.
Mais si en fait, il y a un sens. 
Il est caché. 
Et les liens aussi, les parties du textes. 
S'il y en a. 

Entre Ordre et Chaos, vous trouverez la réponse, ou les réponses, ou le Néant.
Se retrouver est une chose. Ne plus se perdre en est une autre.

Je n'ai aucune crainte à poster tout ceci.
Tout simplement parce que j'ai la certitude qu'aucun d'entre vous n'est en mesure de distinguer le vrai du faux.

Cependant, si la Sympathie peut s'interpréter, l'Affection ne se simule pas.

Un Masque pour les leurrer tous.
Un Masque pour les faire rire, et de mes Ténèbres les éloigner.
Un Masque pour les faire taire et ne rien laisser paraître.
Du coeur de Silver...

Les habitués reconnaîtront.


jeudi 18 février 2010

Bew.

Pas vraiment envie d'écrire.

Alors autant diversifier mes articles et proposer, à défaut de déprimants pavés, des vidéos, comiques, tristes, ou autres.

Je vais inaugurer avec celle-là.

C'est un court métrage [ j'allais écrire "assez court" là, j'ai du mal en ce moment didonc. ]

Un court métrage donc... Bon, regardez, ça vaudra mieux qu'une description foireuse de la chose.




mardi 16 février 2010

Till I Collapse.

Je m'accroche à l'écriture comme un noyé à une corde sortie de nulle part. Je pétris ma tristesse, ma haine et mon envie d'abandonner pour en faire une pâte d'un gâteau abominable. Il n'y a rien de pire que d'être son propre geôlier.

Cette manie de vouloir être ponctuelle, cette horreur du retard, ce sentiment de culpabilité quand je sèche ou quand je sors plus tôt...
Ils m'enfoncent encore plus, c'est malin.
Sans cette discipline que je me suis imposée, jamais je ne remettrai les pieds ici. Oui, ici.

Silver en direct de la BU, bonjour mesdames et messieurs.

Je vais certainement faire fuir mes derniers lecteurs, s'il y en a encore qui se baladent dans les environs, mais au final c'est mon blog, et sa fonction première étant d'amasser certaines de mes humeurs, autant que je me libère.

J'ai deux magnifiques heures de flottement avant un pavé de quatre heures. Superbe. Culpa ou pas, je fous le camp avant la fin, sûr et certain.

Je viens de terminer un pseudo "TD d'Expression", que j'éxècre au plus haut point. Je déteste perdre mon temps de cette façon.
Amertume est une bonne compagnie, je la connais de mieux en mieux.

Il ne pleut pas aujourd'hui.

Voilà, je n'ai déja plus envie d'écrire. La seule corde qui m'est tendue en ces lieux est en train de glisser doucement mais sûrement de ma main. J'ai un livre dans mon sac mais aucune envie de le lire. Encore un peu plus d'une heure à bouffer avant le cours. L'idée de retourner errer dehors me retourne l'estomac.

Je garde le contrôle mais je ne sais pas combien de temps je pourrais tenir. La seule envie que j'ai actuellement est de me rouler sous la table façon Cosette et pleurer très fort. 
Et puis dormir pour oublier.

Lorsque vous sortez de votre sac le déjeuner que votre chère et tendre Maman vous a gentillement préparé, et que la simple vue du papier qui l'accompagne vous fait faire une mini-crise de nostalgie en pensant à la maison, ça devient flippant.

13h00. 60 minutes avant... 4 x 60 minutes = 240 minutes.
J'vais essayer de négocier à 180, ça devrait aller.

Je m'enfonce, merde. Je m'enfonce. 
Si je m'écoutais je sortirais d'ici en hurlant et en courant comme si j'avais le diable à mes trousses.

Jamais je n'ai ressenti pareille solitude. Jamais.
Pourtant je croyais avoir pas mal d'expérience dans le domaine, il faut croire que non et qu'il y a vraiment toujours pire.

Je ne veux plus écrire.

Je veux sortir d'ici mais je n'ai nulle part où aller, aucune destination, aucun lieu de transit. 
Aucun but. 
Rien.

Je vais arrêter ici. Cette fois, mettre mes sentiments à l'écrit semble les exacerber plutôt que me soulager.

Tous ceux qui errent ne sont pas perdus.
Tous ceux qui errent ne sont pas perdus.
Tous ceux qui errent ne sont pas perdus.

Pas perdus.
Non hein ? Je ne suis pas perdue... Non.

J'entends la musique de mon mp3 mais je ne l'écoute plus qu'à demi.

Il est 13h05. Ahaha.

Le truc marrant quand tu tombes, c'est la chute qui semble durer une éternité.



 

dimanche 14 février 2010

O Hi.

 

Je préfère ce genre de couples moi. Iksde.
Je pense que je n'ai même pas besoin de dire le fond de ma pensée sur la St-Lamentin. Valentin, pardon.

Alors, que raconter la veille d'un lundi ? Que je suis motivée ? Que je suis en super forme et que je vais tout péter ? Non.
Je suis tellement blazée que je n'ai même plus la force de râler.
Je vais quand même essayer, allez.

Je graph pas mal en ce moment.
En fait, j'ai l'impression que l'inspiration graphique et littéraire sont deux courants dissemblables.
Ils se croisent parfois, mais la plupart du temps, l'un domine l'autre.

Ce qui fait que lorsque j'écris beaucoup, je ne graphe pas, et vice versa.

HP [ ____                                                 ] 
MP [ ____                                                 ]


J'ai besoin de m'évader encore plus.
Je vais peut-être reprendre Perfect World, même si bon, c'est assez désert.
Remarquez, ce n'est pas tout à fait un souci vu que mon Gameplay a du mal à s'adapter à celui des autres, je solote plus qu'autre chose alors ça devrait aller.
Quoique non en fait.
Quoique si.
Quoique non.

Mon humeur est assez paradoxale ces derniers temps. [ Sans déconner ? ]

Le semestre est un fake en fait, les cours sont censés se terminer le 30 Avril, avec des examens en Mai si j'ai bien capté, et des rattrapages en Juin.
Je n'ai toujours rien capté au système et aux trucs administratifs.
J'avance en Free Style et j'attends de voir ce qui arrive. 
Une sorte de touriste en somme.

Il y a comme un brouillard tout autour de moi, j'ignore où je vais mais je sais précisément où je ne veux pas arriver.
Je ne sais pas si je veux m'agripper plus fort que jamais à mes liens ou si j'ai envie de les lâcher quelque temps.

Je ne sais plus...

mercredi 10 février 2010

Powerless.


L'Impuissance.

L'un des pires sentiments, sans doute. Il m'insupporte au plus haut point.

Quoi de mieux qu'une bonne rasade de potion " Back to Reality " dans la figure, histoire qu'on oublie jamais que les bonnes fins se font rares de nos jours ?

Dans les films, un peu de bonne volonté et tout le monde réussit à sauver tout le monde, même au dernier moment, quand il n'y a plus d'espoir, ils y arrivent à une demi seconde près.

La réalité est toute autre.

Hier, dans les alentours de midi et demi, je suis allée du côté des gens en Droit, histoire de voir une ou deux têtes connues. C'est alors qu'il a plu des cordes et que j'ai du joyeusement accélérer le pas. Une fois à l'abri, je repère une camarade du lycée et je vais m'asseoir à ses côtés. C'est alors que derrière le banc où elle se trouve, une équipe de techniciens s'attèle tant bien que mal à ôter une plaque d'égout, sous la pluie cinglante.

Intriguée, je demande à mon amie si elle connaît la raison de cela. Elle m'apprend alors qu'un chaton a réussi on ne sait comment à se faire coincer en dessous.
Cette information me fait l'effet d'un coup de poignard, et je n'exagère pas les choses. 
Avec anxiété, j'ai suivi la progression des techniciens, qui non sans mal ont finalement réussi à ôter cette saloperie de plaque. L'un d'eux engage son bras et appelle le pauvre matou. Sans succès.
Le bruit qu'ils ont fait ont du lui faire peur et il s'est engagé plus loin dans le labyrinthe des canalisations.
Heureusement, la pluie s'arrête. J'ai appris plus tard qu'il avait été à deux doigts de se noyer... 
Et que ses cris stridents ont alerté des étudiants qui ont appelé du secours.

Devant leur incapacité à sauver le chat, et le potentiel danger que représentait une bouche d'égout ouverte pour un étudiant ahuri incapable de surveiller ses pieds, l'équipe de sauvetage de fortune formée par ces hommes a finalement refermé la bouche d'égout à moitié, histoire de pouvoir l'ouvrir facilement au cas où le chaton reviendrait.

Ayant deux heures de flottement, je les ai passés à proximité, histoire d'intervenir au cas où le chaton reviendrait. A la fin, un miaulement presque imperceptible a retenti, une seule fois.

Je me suis ruée vers le passage et j'ai réouvert la plaque.
Malgré mes appels désespérés, il ne s'est pas montré et n'a pas miaulé.

La mort dans l'âme, j'ai du me résoudre à retourner en cours. 
Néanmoins certaines étudiants sont venues s'enquérir du sauvetage du chaton, certainement celles qui ont appelé au secours. Il y a quand même quelques gens censés, miracle.

Lors de la pause, deux heures plus tard, j'ai cavalé directement vers ces égouts à la con, et là j'ai entendu très clairement les cris du chaton. J'ai renouvelé mes appels, encore et encore, l'un des monsieurs de la maintenance est venu également, parfois le chat semblait se rapprocher, l'instant d'après il s'éloignait.

Il aurait simplement fallu qu'il montre sa frimousse... une seule fois. 
Même si je me serais lattée dans la boue en dessous, je me serais ruée pour l'attraper et le dégager de là. Mais il devait d'abord se montrer, car les conduits étaient bien trop étroits pour qu'on puisse s'y engager, et bien trop basses pour pouvoir y faufiler un bras.

Il ne l'a pas fait... Il est resté en dessous.

Je suis retournée en cours, et quand je suis ressortie, j'ai encore jeté un oeil dans la bouche d'égout, mais toujours rien. Même pas un petit miaulement.

Pendant toute la fin de la journée, j'ai pensé à cette petite boule de poils abandonnée... La nuit aussi.

J'ai aussi pensé à cette pétasse qui tournait autour de moi avec son portable et n'a même pas daigné accorder un regard à cette connerie de bouche d'égouts, à se soucier de ce qui se passait.

Si à ce moment-là j'avais pu effectuer un changement, 
remplacer le chaton par cette dinde insensible...

Je n'aurais pas hésité un seul instant.

Oui je suis cruelle, oui, oui, OUI.

Merde.

Je hais la Fac.

mardi 9 février 2010

Dix Symphonies.

Tout en haut du bâtiment T, je me suis installée. 
Une demie heure avant le cours. Une demie heure qui a duré une éternité.
Je les ai vu passer, la plupart.
Que ce soit ceux du lycée ou ceux de ma promotion, ils avaient tous un groupe, un trio, un binôme.
Quelqu'un. 
On appelle ça un ami si je me souviens bien.
Je suis admirative devant leur faciliter à nouer, dénouer des liens aussi rapidement, aussi sûrement.
Ces gens-là ne marcheront jamais seuls.

Comme un air de déjà-vu depuis mon observatoire... 
Sauf qu'avant c'était une sorte de cube hein, tu te rappelles ? 
Le plus haut, le plus loin... Cela fait des années maintenant, pourtant je m'en rappelle comme si c'était hier.

J'ai senti passer chaque seconde, accompagnée de la voix de mon mp3.

►►

Fin du cours d'Histoire. 
Le prof a une réunion et nous laisse partir à 15h00 au lieu de 16h30, ça fait toujours plaisir.

" Pour la prochaine séance, nous allons étudier... les Pirates. "

Étonnement, voire stupéfaction. Sourire éclatant.
Je me retourne naturellement et...
Personne.
Ils rangeaient tous leurs affaires et sortaient avec hâte de l'amphi, les uns après les autres.

Le sourire s'efface lentement. Puis il revient, moins marqué, plus doux, plus triste certainement. Je sors de l'Amphi.
Faut-il être stupide. Faut-il être stupide pour laisser ses yeux parcourir ces gens de cette manière, en zigzaguant comme s'ils cherchaient quelqu'un... Pourquoi ? Pourquoi...

Peut-être parce qu'avant, il y aurait eu quelqu'un pour me retourner mon sourire, me dire " Ah, t'es contente là hein ? " ou encore comprendre mon sourire, tout simplement.

Ils ont tué deux arbres, magnifiques lors de leur floraison.
A Midi, impossible de retourner à mon refuge verdoyant, des stagiaires ou étudiants venant de l'étranger occupent la petite villa mitoyenne.

Mais il a plu. Le ciel reste gris. Et grâce à lui, les nuages pleurent à ma place, m'évitent de faire déborder ce vase qui a tendance à se remplir trop rapidement en ce moment.

La plupart des cours sont intéressants. Enfin, vivables quoi. Pour le moment.
Et puis il y a ces épaules virtuelles. Mais sans doute disparaitraient-elles une fois matérialisées. Qui sait.
La beauté du mirage est très souvent fatale.

Bonjour.
Je m'appelle Silver et j'ai une sale tête aujourd'hui. C'est pas comme si c'était nouveau, mébon.
Peut me chaut la mocheté physique, si seulement on me rendait la joie qu'on m'a volée.

Je voudrais... que cette pluie ne s'arrête plus.

mercredi 3 février 2010

Le Dernier Samouraï.



J'ignore comment commencer cet article. Je vais donc y aller "au feeling" comme on dit.

Il y a des films qui vous font rire, qui vous rappellent de bons souvenirs. 
Il y a ceux qui vous laissent une impression de déception.
Et puis il y a ceux qui vous marquent, ceux qui, par leur incroyable intensité, vous offriront à chaque fois le même lot d'émotions, comme le jour où vous les avez vu pour la première fois.

Ceux qui me connaissent un minimum savent à quel point j'apprécie la célèbre Trilogie du Seigneur des Anneaux.
Mais ces films là se sont déja forgés une réputation bien méritée, ce serait presque inutile de revenir là-dessus et ressasser ceux que d'autres ont fait à merveille.

Gladiator aussi m'a fait une forte impression, ses simples citations suffisent à lui rendre hommage.

Aujourd'hui, je veux parler d'un film pour lequel j'avais eu des préjugés. 
Ce film est  Le Dernier Samouraï.

Au départ, en voyant l'affiche représentant en gros plan un Tom Cruise dans une pose martiale, j'ai doucement rigolé. 
" V'la l'autre qui se prend pour un Samouraï. lol. " Et je m'en suis détournée.

C'est juste que j'ai une espèce de répulsion pour les films où le héros finit par dépasser un mec qui a passé sa vie à perfectionner son art, quel qu'il soit. 
Mister América arrive et hop, magie, après quelques jours c'est un pgm et il défonce le mec qui était censé être l'expert. Pathétique.

Maintenant, je comprends pourquoi les producteurs ont préféré mettre ce fake samouraï en avant. Tout simplement parce que s'ils avaient choisi le véritable "Dernier Samouraï" [ incarné par Ken Watanabe, merci Wiki ] , l'impact aurait été moindre.

Je n'aime pas Tom Cruise, et j'en ai rien à foutre de Brad Pitt et de sa vie sentimentale. 
De manière générale, je ne suis pas de celles qui vont aduler un acteur par rapport à un rôle qu'il aura joué. Par exemple, je suis fan de Jack Sparrow, mais j'apprécie uniquement le talent d'acteur Johnny Depp, sans pour autant baver devant lui comme d'autres... 
Il ne faut pas confondre l'acteur et son rôle, ceux que beaucoup de groupies hystériques font. Mais passons, je m'éloigne du sujet.

Tom Cruise. Il joue le rôle de Nathan Algren, un Capitaine de l'armée américaine, vétéran ayant mené de nombreuses batailles contre les Indiens d'Amérique. Sous les ordres d'un ahuri dont j'ai oublié le nom, il va prendre part à un véritable massacre qui le hante même après la fin de la guerre. C'est alors que ses services sont à nouveau recquis. Il a été choisi par un abruti de politicien japonais, Omura, conseiller de l'empereur qui entend bien mater Katsumoto, le fameux chef Samouraï autrefois général de l'armée impériale. L'idée étant de former la nouvelle armée aux techniques et aux armes occidentales. Petit à petit, le Capitaine Algren va se rendre compte que les Samouraï ne sont pas les sauvages qu'on lui décrit, mais bien les dignes descendants d'Hommes d'Honneur, de guerriers redoutables.

Le synopsis original est plus long et dévoile un plus long morceau de l'intrigue. 
Mon but n'est pas de vous raconter l'histoire, mais de partager avec vous l'émotion que je ressens à chaque fois que je regarde cet excellent film. Je veux lui rendre justice car il fait partie de cette catégorie que beaucoup sont incapables d'apprécier, simplement parce que l'histoire et les personnages ne sont pas ceux qui sont plébiscités par le grand public. Certainement que la plupart des gens qui l'ont "vu" n'ont fait que le regarder, sans le voir véritablement. Il atteint une profondeur qui me touche énormément car elle concerne une corde qui est très sensible chez moi.

Je n'ai pas honte de dire que j'ai pleuré en le voyant.
Il y a une mélancolie dans les paysages, dans les amples gestes de ces hommes et femmes qui portent des kimonos magnifiques, sans frioritures, dans le lent déplacement de la lame du katana, et dans la musique.


Ah, la musique. 
Le compositeur est celui qui a réalisé la Bande Son de Gladiator, Hans Zimmer.

Elle vous emporte et vous accroche à ce qui se passe, apportant un flot de sentiments qui coïncident admirablement avec ceux qu'on ressent par la vue, les accentuant de plus belle.

Les paroles des protagonistes sont tout aussi belles, seulement des citations envoyées comme cela, hors contexte, pourraient peut-être paraître creuses.
Car elles sont faites pour être dites et entendues à des moments bien précis, où elles prennent tout leur sens.

Les samouraïs ne sont pas démonstratifs, ils sont rudes, martials. J'ai appris à apprécier à sa juste valeur les marques d'affection que ce type de personnes laissent échapper, et on peut les retrouver dans ce film. Que ce soit par une phrase, un geste, un regard, on arrive à les déceler, à reconnaître les sentiments qui passent de l'un à l'autre.

Un des acteurs m'a particulièrement touchée, que ce soit par sa maîtrise du sabre, ses gestes qui correspondent exactement à ce que je m'imaginais du vrai Samouraï, mais également son courage, son honneur et sa loyauté, ainsi que son affection qu'il camoufle avec brio sous des airs bourrus. Il s'agit d'Ujio, joué par Hiroyuki Sanada.

Avec cette atmosphère de mélancolie lyrique, se concilie un sentiment que nous cherchons tous, au fond. La sérénité. Celle qu'on ressent, assis dans les hautes herbes, au milieu d'espaces étendus. Celle qu'on ressent devant une mort certaine, une mort qui fait partie de la vie de tous les jours, une mort à laquelle on s'est préparé depuis bien longtemps.

Non-penser. 
C'est l'une des clés de la sérénité, être en harmonie avec ce qui nous entoure en faisant abstraction du reste, en cessant de réfléchir au pourquoi, au comment.
Faire, tout simplement.

Je suis heureuse d'avoir trouvé ce film, à mi-chemin entre la reconnaissance mitigée du monde du cinéma, plus préoccupé par le trip sciento de Tom.C, et une certaine indifférence, certainement due à l'incompréhension.

Au final, ça me sidère toujours autant de voir comment le public peut soudainement se découvrir une passion massivement partagée pour des vampires scintillants et bouder des films dignes de ce nom, mais en même temps, cette absence de groupies autour de Last Samourai n'est pas forcément une mauvaise chose.

En fait, au moment de la création de mon blog que voici, j'avais un peu hésité avant de finalement choisir " Le Refuge. " Il a été à deux doigts de s'appeler " Last Samuraï. ", je m'étais même préparée à expliquer le pourquoi du comment en Introduction, mais ensuite je me suis dit que ça faisait peut-être un peu pompeux, et que bon, un titre de film comme nom de blog... Moyen.

Finalement, ça sera au bout de 50 messages que je rends finalement cet hommage. Mieux vaut tard que jamais.

Et pour terminer, malgré tout ...


" Reconnaitre la vie dans chaque soupir, chaque tasse de thé, chaque vie que l'on prend. 
C'est la voie du Guerrier... C'est le Bushido. "


 

mardi 2 février 2010

Deconnexion.

Mes mains en suspension au dessus de mon clavier gris argent aux touches noires. Il est vieux et un peu poussiéreux, pourtant le tracé des lettres blanches est toujours visible.
Simulacre de pianiste, je fais frôler mes doigts sur les touches, à la recherche des lettres qui conviendront, puis des phrases, des paragraphes qui pourront ensuite se suivre pendant de longues minutes, s'inscrivant sur la page blanche sur mon écran, au rythme de la mélodie de mon clavier. Le bruit que fait une lettre n'est pas le même que celui de la barre espace, retour ou entrée.

Et toujours, à un certain moment, ce léger silence entre deux pianotages, le temps que ma main droite atteigne la touche du point sur le pavé numérique, qui vient clore une mélodie, avant qu'une autre ne reprenne.



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Elle n'avance ni la tête haute, ni en la baissant. Droit devant, seule la destination compte. Même si par moments ses yeux se lèvent vers le ciel, s'accrochant à un moutonneux nuage, se perdant dans la grisaille d'un amas éclaireur d'un orage prochain. Et même si parfois ils se perdent sur le sol, se fixent sur les enjambées qu'elle fait, le sol sur lequel elle marche.

Un sac finit sur le gazon, appuyé à une jambe se terminant par une basket usagée. Des mains se perdent dans un sac, dénichant une petite pochette, ouvrant la tirette et en extirpant des écouteurs, un mp3. Quelques secondes plus tard, le sac retrouve sa place sur le dos de son propriétaire, la jambe se remet en marche, tout comme son clone inversé.
Un patchwork de musiques diverses se déverse dans les fils blancs, formant une barrière sonore instantanée.

Du coin de l'oeil, elle repère un groupe de gens qui lui sont familiers sans pour autant lui être proches. Ne pouvant éviter que leur chemin ne croise le sien, elle s'avance vers eux, les saluant, un sourire aux lèvres. N'est-elle pas réputée pour sa bonne humeur et son humour en toutes circonstances ? Tel est le rôle qu'elle a choisi, cependant ils ignorent combien elle le jouait à la perfection autrefois, combien son humour s'est émoussé, noirci, combien son rire n'est plus aussi spontané et sincère. Et ils n'ont pas à le savoir, par chance personne ou presque ne pourra témoigner de ce changement. Souriez moi, camarades ! Sourions, mais ne rions pas trop fort, et gardons nos larmes secrètes. Les excès ou débordements, de joie ou de larmes, sont mal vus et attirent l'attention.

Un coup d'oeil au ciel. Gris, prometteur de pluie. Espoir.

Elle arrive 5 minutes à l'avance, l'amphi est déja bien rempli, comme au premier jour. D'ici peu, les places seront plus faciles à trouver. Quelques désoeuvrés la suivent des yeux, d'autres lui font des signes de la main. Elle repère une place dans le 3ème rang, près des couloirs et à côté de deux étudiants sympathiques, certainement les seuls de la promotion à réellement s'investir dans le cours. Un coup d'oeil à l'horloge, qui n'affiche rien hormis les ":" rouges, les chiffres ont disparu. Heureusement, sa montre est à son poignet, elle aura la maigre consolation de voir le temps défiler, aussi lent soit-il lorsqu'on le passe en ces lieux.

Histoire. Premier cours du semestre, le sujet portera sur Madagascar, l'île voisine. Elle apprécie à sa juste valeur ce choix original, elle qui appréhendait une énième reprise de la Première ou Seconde Guerre Mondiale. Le professeur semble compétent, tout comme son prédecesseur. Mais le temps passe plus lentement avec lui.

Pause. Une pluie légère renforce la fraîcheur environnante. Retrouvailles avec l'un ou l'autre camarade. Alors les vacances ? Rires, sourires, retour dans l'amphi.

16h25, fin du cours, sortie et découverte d'une pluie torrentielle qui fait dresser les cheveux sur la tête des demoiselles fraîchement brushingnées, en tenue légère, ou en talons. Elle, elle sourit. Elle aime ça, la pluie, elle l'avait souhaitée toute la journée. Prière exaucée, elle quitte le parvis du bâtiment et s'aventure sous la splendide flotte. Quelques minutes plus tard, elle est trempée comme une souche et arrive devant un supposé abri-bus bourré à craquer. Qu'importe, elle se place à côté et se concentre sur cette multitude de gouttes qui lui tombent dessus, lui procurant un sentiment de rafraichissement bientôt remplacé par une véritable vague de froid, néanmoins bienvenue.

Enfin, le bus arrive et tous s'y engouffrent, dégoulinants ou presque, les plus prévoyants ayant un parapluie. Une fois n'est pas coutume, elle ferme la vitre à sa droite, se réfugie à nouveau dans sa bulle sonore et attend, tandis que le bus s'ébranle et démarre enfin. A la première gare, de nouveaux passagers mouillés montent avec empressement, tandis que d'autres en descendent.

C'est alors qu'elle le repère, parmi les nouveaux venus. Cela faisait tellement longtemps, et en même temps, on aurait dit que c'était hier. Reconnaissance mutuelle. Il vient s'asseoir à ses côtés. Elle enlève ses écouteurs.

Il n'a pas tellement changé depuis le collège. Mais sa voix est moins rocailleuse qu'auparavant, plus douce. Elle sait qu'il a eu des moments difficiles, elle est rassurée d'apprendre qu'il s'en est sorti. Il lui raconte, quelques bribes de sa vie, ses projets, ses envies. Elle remarque qu'il est en tenue de sport, il lui apprend qu'il continue toujours le foot, qu'il est passé au niveau supérieur.

Il s'est accroché à son rêve malgré tout ce qu'il a pu endurer, elle respecte cette endurance admirable. Ils parlent de tout et de rien. Elle arrive à son arrêt, ils se saluent et elle s'en va.

Pour la énième fois, les écouteurs retournent à ses oreilles, et elle marche d'un bon pas tandis que la chaleur sèche ses vêtements trempés, elle dépasse son ancien collège, hume au passage l'odeur de magasin d'encens, de bijoux et de films Indiens, regarde sans voir les vitrines des magasins de vêtements, de chaussures, qui se succèdent jusqu'à ce qu'elle arrive enfin à destination.

Du début jusqu'à la fin, hormis la joie d'être sous la pluie, elle n'aura rien ressenti.
Autrefois, la rencontre d'un vieil ami aurait fait bondir son coeur de joie, elle aurait raconté mille et une bêtises avec affection et chaleur, heureuse.
Autrefois, elle aurait râlé que le temps passe aussi lentement, aurait trouvé des dizaines de choses à dire, à remettre en question.

Là, rien. Un vide reposant, un néant sentimental, une pause salutaire pour un coeur trop utilisé, pour des choses trop minimes, éphémères.
En vérité c'est cela, il n'y a plus de batterie, le coeur est déchargé. Il suffirait de le rebrancher pour qu'il turbine comme auparavant, mais non. Les choses sont bien comme elles sont.

Le peu d'énergie qui subsiste, je le transmettrai sur papier, en graphant, en racontant ma vie ou l'une ou l'autre histoire, et en répondant à ce nouvel ancien ami avec qui j'échange de longues lettres aux conséquences plus que bénéfiques. 

Le saviez-vous ? La distance importe peu au final. Savoir qu'à l'autre bout du monde, il y a quelqu'un qui ressent plus ou moins le même dépit, qui est aussi blasé que vous et qui prend le temps de vous raconter ses propres aventures, attendant que vous fassiez de même, est un plaisir indéniable. Il ne connaît même pas mon prénom, et j'ignore le sien. Néanmoins, chacun de notre côté nous esquissons réciproquement notre portrait mutuel de par nos écrits. Car lire quelqu'un que l'on apprécie, c'est le découvrir d'une manière autre que le contact visuel, l'échange oral.

Il est 12h42. Comme prévu, la matinée passe très vite, je dois être prête pour le cours de 14h00, et espérer ne pas louper le bus de 18h10. Jusqu'à présent, j'ai eu la chance de ne jamais finir aussi tard, même si en été le soleil se couche aussi plus tard, ça me fait assez bizarre. Ah, ça me rappelle le jour du Bac d'Anglais, le temps est passé tellement vite, la nuit est tombée rapidement. C'est un indéniable point positif des examens, du moins si on fait partie de ceux qui écrivent vite.

13h01. Je vais donc éteindre mon PC, aller à la fac et rester dans ce mode que j'ai pu expérimenter hier, ça fait du bien de ne plus se prendre la tête.

Fin de l'article useless. S'il y a des gens qui passent, revenez plutôt dans 4 mois pour lire des trucs potentiellement plus marrants.

Bonne Journée.