mardi 12 janvier 2010

Vieux Parchemins.

Je suis là pour faire la masse, tu sais, ces gens qui ne sortent pas d'un moule, les marginaux que tout le monde déteste parce qu'ils sont là pour montrer aux autres à quel point ils sont cons de se laisser marquer comme des vaches, ceux qui sont là pour oser montrer du doigt les failles que tout le monde fait sembler d'ignorer, ceux qui qui se lèvent contre un système faussé, qui dupe toute la société qui se laisse faire comme une conne, ceux qui restent debout, là, devant des idéaux que plus personne n'accepte, que plus personne ne respecte. Et qui y resteront malgré tout, qu'il pleuve ou qu'il vente, sous la torture, la menace, tout !

Je suis là pour faire tache, pour brûler le rideau qui cache le derrière de la scène aux spectateurs hypnotisés par l'illusion de la pièce de théâtre.

Je suis là pour emmerder le monde, voilà, c'est plus simple.


[...]

Mes pensées s'entrelacent dans un fouillis d'idées floues, qui s'évanouissent avant de renaître et de mourir encore.

Toujours été comme ça, à valser d'un projet à un autre... combien d'histoires gisent dans mes tiroirs, inachevées, vides de l'enthousiasme qui les avait fait naître.

Je ne suis pas faite pour vivre ici, maintenant. Cette époque n'est pas la mienne. Mais les autres ne sont pas mieux, à regarder de plus près.

Il y avait toujours ce moule où il fallait s'allonger en attendant de prendre la forme qu'on appelait "bonne".

En dehors de ces limites, vous ne pouvez pas vivre en société. Vous êtes un incapable. Vous ne réfléchissez pas, vous n'agissez pas comme il faut.

Tous les jours, le vice avance d'un énorme pas pendant que la vertu recule. Les rôles s'inversent, petit à petit. Bientôt les putes seront couronnées, les mères de famille marginalisées.

Belle époque !

Et chaque jour, une folie grandissante envahit mon esprit.
Ce sentiment de révolte face à tous ces "evilitions" devient impuissance à la lumière du réalisme.
Cette impuissance devient révolte face à cette même impuissance. 

Cette révolte devient folie à son tour.

Je suis dingue. Je comprends les rires spasmodiques des fous à lier, ce sourire, ce rire jaune, cet éclat de rire désespéré face à un monde qui agonise sous ses pieds.
Je les comprends, les fous. J'en suis une.

D'avoir pu croire, ou de croire encore que le monde peut changer... il faut être fou... pour avoir seulement pu espérer la naissance d'un espoir commun à tous de changement bénéfique.
Fou à lier...

Ermite.
Révolutionnaire.
Ermite.
Révolutionnaire.

Deux chemins qui ne peuvent se croiser. Pourtant ce sont ceux que mon coeur a choisi. Reste à faire un choix.

Encore, toujours, des choix.



[...]


Je ne suis pas née à une époque où l'on se forge soi-même, où l'on construit le monde sur lequel nous vivons.
Aujourd'hui, ce sont les hommes qui prétendent vous forger, vous apprendre à être vous-même.

C'est si dur de lutter contre le courant. Au mieux, on arrive à ralentir notre avancée dans la direction qu'on veut éviter, mais on est incapable d'avancer vers celle qui lui est opposée, là où nous voulons aller.
C'est d'autant plus difficile lorsqu'on vous pousse vers cette destination que vous voulez éviter à tout prix.

Je voudrais devenir une pierre, un de ces rochers inébranlables qu'on voit, bravant le courant, obligeant l'eau à se fendre pour le contourner et poursuivre sa route tandis qu'il reste là, solide, inflexible et froid.

 
Buté.

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Parfois, il faut chercher les braises sous la cendre, histoire de rallumer la flamme qui, si elle ne s'éteint pas, a quelques moments de faiblesse. 


J'aime conseiller. Ecouter, éluder, offrir un point de vue extérieur qui pourrait aider.


Pourtant, j'ai souvent du mal à me conseiller moi-même. 


J'aime consoler. Tendre un mouchoir, proposer son épaule comme soutien, faire gauchement un câlin et dire que tout ira bien, que tout va s'arranger et qu'il ne faut pas pleurer.
Voir un petit sourire fleurir ensuite est la plus belle des récompenses.


Pourtant, j'ai du mal à me consoler moi-même, et je n'ai pas envie qu'on le fasse pour moi.


Relire ces lignes que j'ai pu écrire il y a quelques jours, quelques mois, quelques années...


Me fait le même effet qu'un baume, me revitalise assez pour me relever, essuyer de potentielles larmes importunes, et continuer à marcher.


Comme de vieilles cartes qu'on examinerait, histoire de ne pas perdre le chemin.


Car ce n'est pas un sentier fort emprunté, d'ailleurs il faut très souvent s'occuper des mauvaises herbes qui viennent s'installer. 
Je le préfère cependant à ces routes goudronnées ultra-fréquentées, aussi harmonieuses avec le paysage qu'un Père Noël sur une planche de surf.


Alors voilà, j'ai trouvé une nouvelle utilité à tous ces textes, écrits au clavier ou à la plume, dans lequel je navigue depuis que je suis en âge d'aligner trois mots.

Me rappeler qui je suis ? Hum, ça ferait trop Roi Lion.
Me rappeler ce que je veux faire, où je veux aller, où je ne veux pas finir.

Je tracerais la carte de mon Pays Imaginaire, espérant qu'un jour ses contours pourront correspondre au Monde Réel...








5 commentaires:

  1. On cartographie à deux?

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  2. Bienvenue dans le Navire Camarade :0

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  3. Tous les jours, le vice avance d'un énorme pas pendant que la vertu recule. Les rôles s'inversent, petit à petit. Bientôt les putes seront couronnées, les mères de famille marginalisées.


    ==> J'ai pas du tout aimé cette phrase :x

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