mercredi 2 décembre 2009

Frost & Fire

C'est une chose de souhaiter posséder un cœur de glace.
C'en est une autre de voir apparaître soudainement un pan de glace sur ce même cœur.

Je crois que je suis en train de devenir agoraphobe. Enfin, quelque chose approchant. 
Ce n'est pas que j'ai peur de la foule, c'est juste qu'elle m'insupporte parfois au point d'en avoir des migraines, des bouffées de chaleur voire des difficultés à respirer.

S'en suit une envie de rebrousser chemin et de rentrer à la maison. 
Tel un panda roux souhaitant retourner se percher sur son arbre, au calme.

J'ai failli écrire "à l'abri" là en fait. 
Puis je me suis dit que je ne me sentais pas en danger à l'extérieur, donc que l'expression ne convenait pas.

C'est donc un fait, ce n'est pas une phobie. C'est une répulsion qui s'exacerbe au fil du temps.

Finalement, je vais peut-être atteindre ce but de non-lien.

Quand il y a des invités à la maison, je m'oblige à venir les saluer, à plaquer le sourire de circonstance sur mon faciès avant de retourner dare-dare dans ma chambre.

Une sorte de Refuge en fait. On a jamais assez d'échappatoires, d'issues.




Ça y est, c'est incontestable, je ne supporte plus les gens. 
Auparavant, de par notre isolement et l'absence de famille, la moindre visite me faisait plaisir, j'attendais même avec une certaine impatience l'arrivée de ceux qui briseraient notre routine.
Entendre de nouvelles voix, des bruits de déplacements, des rires.
Un comprimé de chaleur humaine que j'avalais de temps à autre.

Aujourd'hui, le bruit de poings toquant à la porte m'insupporterait presque. 
Ça donnerait presque un marmonnage du genre:


*Musique flippante*

" Qui pénètre en mon domaine... ? "

Remarquez... d'une certaine manière, cette subite transformation me correspond assez.

Passer du Blanc au Noir, sans réelle transition.
Irrémédiablement, par l'inexistence de vrais résultats, la Blanche Quête de l'Amitié Parfaite a laissé place au Noir Désir de Solitude, de la recherche au rejet de liens.

Il y a des moments comme ça, où je souhaiterais n'avoir jamais regardé de l'autre côté du rideau de la scène, n'avoir jamais nourri des rêves et voeux inacessibles. 

J'aurais été ... commes les autres. J'aurais eu des envies rationnelles, une petite vie toute simple, des buts précis, accessibles. Tranquillement assise sur mon siège, regardant sagement la pièce de Théâtre et applaudissant à la fin.

...


En fait non. J'aime pas avoir des fils attachés aux articulations.

Ma vie est ce qu'elle est, je sais pas très bien où je vais atterrir, mais je vole, je suis libre. Du moins, je me bats pour l'être, vivre comme je l'entends malgré tout , et n'est pas encore né celui qui va réussir à me faire taire. [ Faudra vraiment qu'il se lève très très tôt. ]

Peu importe si je trouve ma lumière dans l'ombre, je finirais peut-être apprentie Ecrivain Maudit, peut-être que de mon vivant personne ne réussira à me comprendre, mais zut ! [ ne soyons pas vulgaires non plus ]

Je serais là. Au rapport.

Et si j'atterris dans un coin pas net, je rendrais fous le plus de gens possible avant de disparaître de la scène, en essayant si possible de déchirer le foutu rideau au passage.


Quand je le touche, il palpite toujours mais sous une couche dure, froide, qui se craquèle sans pour autant se casser. 
Le sang qui part des artères de ce côté est glacial, amer. 
Si je palpe un peu plus loin, sans trop savoir comment ni pourquoi, la surface est chaude, les battements sont plus rapides, le sang est bouillonnant. 
La Glace et le Feu. 
Conflit intérieur.

Double nature.
 



Parce que malgré tout, je ne serais jamais insensible au malheur de ceux qui m'entourent, que je ne supporterais pas que l'on fasse du mal à quelqu'un qui m'est cher...

Soit, plus de nouveaux liens. Mais je chérirais les anciens, quitte à les voir se détacher un jour ou l'autre.

1 commentaire:

  1. Je t'imagine trop, prenant une voix d'outre-tombe, nimbée de brume, en train de répondre au malheureux qui a osé venir frapper à la porte de ta chambre :
    " Qui ose déranger ma tranquillité ?"
    Et une fois la réponse du malheureux en question énoncée, ponctuer par un
    "Fuyez pauvre fous !"
    Vaste thème. C'est à la fois salutaire, à mon avis, de se sentir différente des p'tites minettes fans de Robert Je-Brille-Au-Soleil. Mais vivre seul, ce n'est pas vraiment vivre.
    M'enfin, si j'avais la solution, je l'aurais déjà appliquée pour moi-même.

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