Au fond, je pense que je le savais, et que c'est bien pour ça que j'ai repoussé les limites du dodo jusqu'à 2h00, fait assez rare.
Je savais qu'elle m'attendrait au réveil, j'en avais senti les prémices. Comme une lueur au loin, sauf que cette lueur est noire.
La nuit se passe, j'ai l'impression qu'elle a été une suite de flash, de micros-réveils suivis d'une retombée immédiate dans le sommeil. Jusqu'au matin, 6h00. Seulement quatre petites heures après.
J'ouvre les yeux, me force à aller jusqu'à la cuisine d'un pas chancelant, et d'une main tremblante, j'avale mes cachets suivis d'un verre d'eau. Ils sont censés ôter le mal, mais ils ne font que l'atténuer, me concernant, et encore. Une sorte de bouclier qui tiendrait courageusement, avant de voler en éclats.
Je savais qu'elle m'attendrait au réveil, j'en avais senti les prémices. Comme une lueur au loin, sauf que cette lueur est noire.
La nuit se passe, j'ai l'impression qu'elle a été une suite de flash, de micros-réveils suivis d'une retombée immédiate dans le sommeil. Jusqu'au matin, 6h00. Seulement quatre petites heures après.
J'ouvre les yeux, me force à aller jusqu'à la cuisine d'un pas chancelant, et d'une main tremblante, j'avale mes cachets suivis d'un verre d'eau. Ils sont censés ôter le mal, mais ils ne font que l'atténuer, me concernant, et encore. Une sorte de bouclier qui tiendrait courageusement, avant de voler en éclats.
Elle est là. La douleur, la souffrance.
Me mets à genoux en un tournemain, sort son épée de son fourreau et l'enfonce dans mes entrailles. Spasmes incontrôlables. Je perds le contrôle, ma tension baisse, encore, encore... ma tête s'engourdit... ET PUIS NON.
Je me bats, je lutte, je finis à terre, abandonne, relève la tête, rechute, attends la fin du supplice en espérant une mort rapide. Je la hais. Je la hais parce qu'elle me réduit. Parce qu'elle tracasse mes parents, parce qu'elle me visite souvent, trop souvent. Depuis mon enfance, elle lacère mon point faible, faiblesse héréditaire. Et plus je grandissais, plus elle venait me voir.
Elle me rend faible et je déteste ça. Combien de fois me suis-je accrochée avec rage à ma conscience, m'interdisant de faillir devant les gens, au milieu d'une cour de récré, en plein cours, en pleine rue. Elle s'acharne, encore et encore, jusqu'aux larmes, jusqu'à ce que mes yeux deviennent vitreux, plongés dans le vide. Jusqu'à ce que je vois le précipice de la folie, celle qui renie toute douleur, celle qui se saisit de ton esprit, te sauvant et te condamnant par le même geste. Non. Je cligne des yeux et la voilà qui relance trois assauts en même temps.
Et son épée devient feu, devient glace, se multiplie dans mes entrailles, portant la douleur à son paroxysme.
Maman. Qui s'est réveillée et qui s'inquiète, qui veille sur moi. Non non, ça va, non non, tu ne peux rien faire de toute façon, retourne dormir, ne me regarde pas dans cet état, détourne le regard, s'il te plaît... Mais non, elle ne veut pas, elle ne peut pas dormir en sachant dans quel état je suis. Après tout, je n'ai pas à avoir honte devant elle, c'est ma mère. Mon père n'est pas là aujourd'hui, au moins il y aura un témoin de ma déchéance en moins.
Le froid. Une douche froide, une poche de glaçons, de l'eau, encore et encore. Le froid me ramène de l'enfer, il m'enveloppe et m'anesthésie, accentue mon visage blême mais le rend plus serein.
Soigner par le froid. Car en l'absence de remèdes, j'ai du chercher toute seule, et que je l'ai finalement trouvé.
Finalement, aujourd'hui elle ne m'a pas totalement laminée. Je n'ai pas eu de baisse de tension assez importante pour perdre conscience, et ça n'a duré "seulement" qu'une heure et demie approximativement. Elle semble être partie, mais a incrusté en moi cette peur, cette hantise de la voir revenir à n'importe quel moment, peu importe la situation.
Car au final, elle revient toujours.
Et quoi qu'en dise cette chanson, il n'y a personne pour mettre fin à ce cauchemar.
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