dimanche 6 décembre 2009

Let's Dream again.

Je me rappelle...

De retour en Belgique pour quelques semaines de vacances, je devais avoir 7 ans, peut-être plus, peut-être moins. Nous étions allés à Ittre, à une sorte d'aire de pique-nique avec un terrain de foot, et des structures pour les enfants, balançoires, plateformes...

Toboggan.

C'était l'un des plus beaux que j'ai pu voir, non pas pour son "design", si un toboggan peut en avoir un, mais pour sa réalisation.
Il était haut, et il glissait bien. C'était tout ce qui comptait.






Et avec mes cousins, nous glissions à tour de rôle, voir tous ensemble, en rigolant. 
Un bon moment.

Un peu comme un rêve, le coin était peu connu et très tranquille, car il était à la campagne. 
Le silence était seulement brisé par nos rires, les voix de nos mères qui discutaient, et par la voix de mon père qui nous filmait. Il faisait beau.

Je me rappelle qu'à un moment, en glissant trop précipitamment sur le tobbogan, ma jambe s'est "tordue" contre le bord, je ne saurais pas mieux l'expliquer. 
Sur le moment, ça m'a quand même fait mal.

Une fois en bas, j'ai brièvement épousseté mes vêtements, avant de courir remonter la petite échelle et glisser à nouveau.

Je me rappelle.

Toutes ces chutes plus ou moins graves, accompagnées de larmes ou sans. 
J'étais une vraie tête-brûlée par moments, un vrai garçon manqué. 
Failli me rompre le coup à plusieurs reprises. Mais jamais un bras ou une jambe cassée, fort heureusement, Dieu merci.

Je me rappelle de toutes les conneries que j'ai pu faire, du vélo sur le toit [ Ce n'est pas ce que vous croyez. Notre terrasse donnait sur un toit, fin c'est dur à expliquer x_x ] au roller sur une pente rude qui finissait par un portail fermé, en passant par les tacles au foot sur un terrain avec des graviers [ Ah c'est mignon quand on se latte là-dessus. Ça pique un peu on va dire. ] j'en ai vu de toutes les couleurs.

Mais à chaque fois, je me relevais. 
Très vite d'ailleurs, je n'aimais pas attirer l'attention, ou pleurnicher tout en tenant le "bobo".

Toujours, peu importait l'importance de la chute, je me relevais. 
Avec du mal, parfois, mais je me relevais.

J'étais le genre à regarder mes blessures, à râler copieusement et à retourner cavaler sur le terrain comme si de rien n'était.

A cet âge là, mon mental m'aurait donné la force de soulever des montagnes.

Changer le Monde ? Mais bien sûr qu'on allait le faire ! Il n'y avait qu'à attendre le moment où on serait Grand, pour que ces foutus adultes nous prennent au sérieux, et le tour serait joué ! Mais où était le problème ? Comment ça je rêve trop ? Mais allez tous crever ! Je vous dis que je vais tout changer, je le promets même ! Eh ouais, j'ai pas peur d'abord, et ils ont qu'à bien se tenir tous ces vilains présidents à la noix, ils vont passer un sale quart d'heure !

Et vous avez quoi vous autres ? Vous ne m'aimez pas ? Je suis trop bizarre pour vous ? Je m'en fiche ! Je n'ai pas besoin d'une amitié comme la vôtre, parce qu'un jour je le trouverais ! Celui que je pourrais appeler mon Meilleur Ami, je ne sais pas où il est, et quand est-ce-que je le trouverais, ça prendra le temps qu'il faudra mais je sais que je le trouverais !

...


 



Je ne m'en rappelle plus, du moment où je l'ai perdu. Où je me suis perdue.

Peut-être parce que les blessures physiques se soignent et s'en vont avec le temps. 
Peut-être parce que le coeur cicatrise mal ?
Je me relève encore, mais plus aussi rapidement qu'avant. 
Parce que la tentation de rester là, prostrée, est toujours là, à rôder autour de moi.

Mais au moment où je m'apprête à frapper les deux coups sur le tatami, à abandonner et ne plus me lever... elle arrive.

Qui ?

Une petite fille, avec un pansement sur le genou gauche, un sourire lumineux, tout habillée d'un bleu resplendissant, vient auprès de moi pour me tendre sa main d'un air encourageant.
Son regard est l'exact reflet du mien, ultime vestige.
Je saisis cette main plus petite que la mienne et me relève avec peine.


" Tu avais juré de toujours tenir tes promesses. "

...

Je ne sais pas comment, je ne sais pas où, je ne sais pas quand.
Mais tous ces serments dingues que j'ai pu faire, je les tiendrais.

Car ce sont eux qui me font avancer.


Let's Smile.
Cliquez.

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